Bogotá, le 16 août 2024 – L'accord conjoint des Peuples Autochtones du Bassin Amazonien pour la Protection de la Vie est le résultat de trois jours de dialogue entre les représentants des neuf pays de l'Amazonie pour établir leur position en vue de la COP16 sur la biodiversité, qui se tiendra en Colombie du 21 octobre au 1er novembre.
En plus de cet accord, dans le cadre de la rencontre, a également été signé le « Pacte entre les peuples autochtones et le gouvernement de la Colombie pour la conservation de la biodiversité en Amazonie colombienne » qui a pour objectif de contribuer de manière coordonnée à la conservation, à la restauration et à l'utilisation durable de la biodiversité.
Le pacte, signé par la ministre de l'Environnement et du Développement Durable, Susana Muhamad, et les peuples autochtones de l'Amazonie, qui ont sous leur protection environ 27 millions d'hectares de territoires autochtones, vise à renforcer leur présence dans les forums internationaux tels que la COP16, à défendre leurs droits et à reconnaître leurs précieuses contributions à la protection de la biodiversité et à la lutte contre le changement climatique.
« Nous espérons que cette réunion a été très fructueuse pour les organisations nationales des neuf pays qui composent l'Amazonie, le biome où converge la réalité de la biodiversité, mais aussi l'avenir du changement climatique. Nous croyons vraiment que le renforcement des systèmes de connaissances, des gouvernances, des territorialités et de la capacité d'influence des peuples autochtones contribue à une plus grande intégrité écologique pour la vie », afirmó la ministra Susana Muhamad.
Le pacte a été signé lors de la Rencontre Internationale des Peuples Autochtones du Bassin Amazonien, qui s'est tenue à Bogotá du 14 au 16 août en prélude à la COP16.
Le président de l'Opiac, Oswaldo Muca, a assuré que « dans ce gouvernement, il restera dans l'histoire que nous avons pu faire quelque chose et que nous sommes convaincus que nous allons non seulement rendre les peuples autochtones visibles, mais aussi, sous la direction de la ministre, nous pouvons dire que les peuples autochtones sont importants pour sauver la biodiversité non seulement dans ce pays, mais aussi pour le monde ».
La rencontre a été dirigée par l'Organisation Nationale des Peuples Autochtones de l'Amazonie Colombienne (Opiac) et a vu la participation des organisations autochtones CONFENIAE, COIAB, APA, AIDESEP, OIS, CIDOB, FOAG, ORPIA, des neuf pays du Bassin Amazonien (Équateur, Brésil, Guyane, Guyane Française, Suriname, Bolivie, Venezuela, Pérou et Colombie), des délégués autochtones des six départements de l'Amazonie Colombienne et des invités spéciaux.
Au cours de ces trois jours, les représentants ont créé un espace autonome pour construire une agenda commune en vue de la COP16. Ils ont également présenté les défis de leurs territoires et exploré des priorités communes pour construire une seule voix et continuer à contribuer à l'initiative de faire la paix avec la nature.
Détails de l'Accord
Ce pacte vise à contribuer de manière coordonnée à la conservation, à la restauration et à l'utilisation durable de la biodiversité.
Parmi les accords les plus importants figurent :
- Le ministère de l'Environnement et les peuples autochtones amazoniens travailleront ensemble pour promouvoir et défendre des décisions et des actions qui facilitent la mobilisation directe de ressources vers les peuples autochtones pendant les négociations de la COP16.
- Dans le cadre du Plan National de la Biodiversité, le Gouvernement National s'engage à reconnaître progressivement, d'ici 2030, les territoires autochtones de l'Amazonie colombienne comme des zones de conservation autochtone, garantissant ainsi la connectivité bioculturelle, conformément aux Objectifs 1 et 3 du Cadre Mondial de la Diversité Biologique de Kunming-Montréal.
- D'ici 2030, le Gouvernement de la Colombie utilisera le Système d'Information Intégral des Peuples Autochtones Amazoniens de l'OPIAC comme l'une de ses sources d'information.
- Le Gouvernement colombien et la Table Régionale Amazonienne procéderont à un suivi et à une évaluation continue, et conviendront d'actions d'amélioration périodiques pour la mise en œuvre du Plan d'Action pour la Biodiversité.
- Le ministère de l'Environnement, en coordination avec le ministère des Relations Extérieures, promouvra des accords internationaux pour la conservation et l'utilisation durable de la biodiversité, en collaboration avec les entités compétentes et conformément à la réglementation en vigueur et en étroite coordination avec les peuples autochtones amazoniens.