Du 21 octobre au 1er novembre, Cali deviendra l'épicentre de l'événement le plus important que la Colombie ait accueilli au cours des 50 dernières années: la 16e conférence des parties à la convention des Nations unies sur la diversité biologique (COP16).
Les débuts: les trois conventions de Rio
En 1992, lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro, trois accords clés ont été conclus pour coordonner les efforts internationaux visant à résoudre les problèmes environnementaux mondiaux:
- La Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques: le sommet le plus connu sur les questions environnementales, réunissant 196 pays et l'Union européenne. Elle établit un cadre mondial pour lutter contre le changement climatique, dans le but de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de limiter le réchauffement de la planète.
L'accord de Paris, conclu lors de la COP21 en 2015, représente un engagement mondial à limiter le réchauffement de la planète à moins de 2 degrés Celsius, tout en s'efforçant de le maintenir à moins de 1,5 degré.
- La Convention sur la diversité biologique: il s'agit de l'événement le plus important au monde pour la conservation de la biodiversité. Elle se tient tous les deux ans et réunit 196 pays.
Le cadre de Kunming-Montréal, adopté lors de la COP15 au Canada, est une étape clé dans la protection de la biodiversité mondiale. Son principal objectif est de protéger 30 % de la planète, y compris les zones terrestres, marines et d'eau douce, en les convertissant en zones protégées d'ici la fin de la décennie. En outre, le cadre met fortement l'accent sur la restauration et la protection des écosystèmes critiques, tels que les forêts tropicales et les zones humides, qui sont essentiels à la biodiversité et à l'équilibre climatique. L'accord comprend également des engagements sur l'utilisation durable des ressources naturelles et la garantie que les avantages tirés des ressources génétiques sont partagés de manière juste et équitable, en particulier avec les communautés qui sont les gardiennes de ces ressources.
- La Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification: Cette convention porte sur la prévention de la désertification et de la dégradation des sols, dans le but de promouvoir la gestion durable des ressources foncières et d'améliorer la résilience des zones touchées par la sécheresse. Adopté en 1994, ce sommet est le seul accord international juridiquement contraignant qui associe l'environnement et le développement durable à la gestion et à la restauration des zones arides, qui représentent un tiers de la surface terrestre de la planète.
Ces trois éléments sont liés et visent le même objectif global, à savoir la protection de l'environnement pour faire face à la triple crise planétaire du changement climatique, de la perte de biodiversité et de la pollution.
Le 2024 marque une année sans précédent pour les conventions des Nations unies puisque, pour la première fois, les trois se tiendront à quelques jours d'intervalle:
- La COP16 sur la biodiversité, organisée par la Colombie, se tiendra à Cali du 21 octobre au 1er novembre.
- La COP29 sur le changement climatique se tiendra à Bakou, en Azerbaïdjan, du 11 au 22 novembre.
- La COP16 sur la désertification aura lieu à Riyad, en Arabie Saoudite, du 2 au 13 décembre.
Comme le souligne Susana Muhamad, ministre colombienne de l'environnement et du développement durable et future présidente de la COP16 sur la biodiversité, «le succès de ces accords réside dans leur mise en œuvre et dans la capacité des parties à agir pour faire face à la triple crise. Les COP ne peuvent pas être un moyen de continuer à négocier des engagements, nous avons déjà conclu des accords historiques pour la protection de la planète et nous devons donc créer les mécanismes nécessaires à leur mise en œuvre».
Quel a été le rôle de la Colombie dans ces conventions?
La Colombie fait partie de ces trois espaces importants de discussion et de prise de décision pour faire face à la triple crise planétaire. Le gouvernement du changement a inscrit à l'ordre du jour des discussions internationales des propositions visant à résoudre la crise. L'échange dette contre action climatique et la création d'un fonds pour les pertes et dommages sont quelques-unes des initiatives que le gouvernement national, sous la direction du président Gustavo Petro et de la ministre Susana Muhamad, est parvenu à mettre en place.
En outre, cette année, la Colombie accueillera la COP16 sur la biodiversité, qui se déroulera du 21 octobre au 1er novembre 2024 à Cali.
La ministre Susana Muhamad a porté sur la scène internationale la proposition d'unifier les agendas du changement climatique et de la biodiversité afin de répondre plus efficacement à la crise climatique et à la perte de biodiversité, en s'attaquant aux deux défis de manière intégrée.
A propos de la COP16 de biodiversité
La COP (Conference of the Parties, en anglais) signifie Conférence des Parties, et c'est le nom donné aux réunions des pays qui prennent des décisions pour leur convention respective. Chaque conférence a ses propres procédures et agendas, bien qu'elles partagent toutes l'objectif commun de protéger l'environnement mondial.
Le numéro 16, quant à lui, indique qu'il s'agit de la seizième réunion des parties (ou pays) qui ont ratifié la Convention sur la diversité biologique.
Lors de la COP16, l'objectif sera de faire progresser la mise en œuvre du Cadre Mondial pour la Biodiversité de Kunming-Montréal, un plan global visant à stopper et inverser la perte de biodiversité d'ici 2030. La COP16 servira également de lieu pour promouvoir la coopération internationale et renforcer les politiques environnementales à l'échelle mondiale.
La Colombie, hôte de la COP16
La Colombie a été sélectionnée comme pays hôte de la COP16 en raison de son engagement en faveur de la conservation de la biodiversité et de son leadership dans l'agenda environnemental mondial. De plus, le pays est reconnu comme l'un des plus riches en biodiversité dans le monde. Le choix de la Colombie en tant qu'hôte de cet événement souligne l'importance de la région dans l'agenda mondial de la biodiversité et met en lumière le rôle essentiel qu'elle joue dans la protection des écosystèmes.
La ville de Cali a été choisie comme siège de la COP16 en raison de son emplacement stratégique dans l'une des régions les plus riches en biodiversité de la Colombie. La vallée du Cauca, où se trouve Cali, abrite une grande variété d'écosystèmes, allant des montagnes aux zones humides et aux forêts tropicales. Cette diversité biologique unique fait de Cali un cadre idéal pour discuter et prendre des décisions concernant la conservation de la biodiversité à l'échelle mondiale, soulignant la nécessité de protéger ces écosystèmes vitaux.
Trois grands jalons des COP sur la biodiversité
Tout au long de l'histoire, les sommets sur la diversité biologique ont été marqués par plusieurs jalons importants:
- La COP1, tenue en 1994 à Nassau (Bahamas), a jeté les bases de la mise en œuvre de la Convention sur la diversité biologique.
- La COP10 a adopté le Plan stratégique pour la biodiversité 2011-2020 et les Objectifs d'Aichi, en 2010, à Nagoya (Japon).
- Lors de la COP15, organisée il y a deux ans au Canada, le Cadre mondial historique pour la biodiversité Kunming-Montréal a été adopté, un accord fixant des objectifs ambitieux pour la conservation de la biodiversité pour la prochaine décennie.
3 commentaires